Economie
Conquête cybérnetique chinoise du monde
Charles Zhang, le patron du site Sohu.com qui totalise 100…
Le Maroc appelle les hommes d'affaires américains à y investir
Mohamed Boussaïd, le ministre de l'Economie, a exhorté les hommes d'affaires…
Bouygues Telecom négocie son réseau avec Free pour faciliter le rachat de SFR
Olivier Roussat, le Pdg de Bouygues Telecom annonce l'ouverture de…
Halal : un label alimentaire mal défini
Réduire le halal à une gamme alimentaire est un raccourci…
Science
COP22 : Migration, l’environnement et le changement climatique
En perspective de la COP22, L’Organisation Internationale pour les Migrations…
Afrique de Sud : Conférence internationale en 2015 sur les énergies renouvelables
L’Afrique du Sud a annoncé l’organisation, en collaboration avec le…
Australie : Solar 2014
La Conférence solaire australienne organise à Melbourne sa 2 ème…
Agenda du solaire
Conférences - Expositions - ateliers - séminaires - réunions Solaire 2014 8…
La chronique littéraire
- Détails
- Écrit par SEZAME
- Catégorie : ENtre les livres
Dans ce débat sur la crise de la mémoire et de l’histoire, le travail collectif mené sous la direction de Pascal Blanchard, Nicolas Bancel et Sandrine Lemaire, tout en y balisant les pistes, en balaie les a priori. Les contributions, d’une vingtaine de philosophes, anthropologues, historiens, sociologues, politologues, parmi lesquelles Marc Ferro, Ahmed Boubeker, Benjamin Stora, Michel Wieviorka, Françoise Vergès, etc. explorent des domaines aussi multiples que complexes, creusets d’un imaginaire colonial encore fertile, telles la ghettoïsation des banlieues, l’intégration ratée, la discrimination dans le travail, les relations intercommunautaires, la conception de l’histoire nationale…
Le constat est affligeant : l’image de l’autre, l’immigré, l’étranger, n’a pas subi des transformations notables. Hier « indigène », aujourd’hui « sauvageon » ou « racaille », les appellations non contrôlées ont ainsi la peau dure et traduisent une post-colonisation ratée. « Car il est aujourd’hui devenu difficile d’ignorer la “postcoloniale“, tant elle porte des tensions extraordinairement fortes… », indiquent les coordinateurs qui déclinent les domaines ou ces tensions sont les plus fortes : la montée du « sentiment d’insécurité » face aux immigrations postcoloniales et l’incompréhension des élites républicaines devant les identités « hors norme », qualifiées de « communautaristes », les dénonciations médiatiques d’un « racisme anti-blanc », au moment même où nous assistons à une crispation du modèle d’ « intégration à la française » ; les phobies anti-islam exprimées lors du débat sur le voile ; le rejet de la France en Afrique francophone… Ce sont là quelques signes d’une fracture coloniale multiforme et impossible à ignorer.
Si la revendication mémorielle est déballée dans des débats chargés de fureur et de passions, il revient aux chercheurs franco-maghrébins de s’y impliquer davantage dans la réflexion et ce débat qui obère leur avenir dans l’entre-deux.
La fracture coloniale. La Société française au prisme de l’héritage colonial, sous la direction de Pascal Blanchard, Nicolas Bancel et Sandrine Lemaire, La Découverte, 310 pp., 20 €