La journée de mardi s'annonce rude pour le Premier ministre français Dominique de Villepin, qui, éclaboussé par le scandale Clearstream, va devoir s'expliquer sur le rôle qu'il aurait joué dans cette affaire et faire face aux voix qui s'élèvent pour réclamer sa démission. Dès le matin sur la radio Europe 1, le Premier ministre développera une nouvelle fois sa ligne de défense: certes, il a diligenté en janvier 2004 une investigation sur l'un des volets de l'affaire mais il ne s'agissait en aucun cas, devrait-il répéter, d'enquêter sur l'actuel ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy ou quelque autre personne.

Il devrait également dire à cette occasion s'il compte demander à être entendu par les juges chargés de l'enquête ou s'il attend leur éventuelle convocation. "Ce que le Premier ministre souhaite d'abord et avant tout, c'est la transparence", insiste-t-on à Matignon.

Une telle audition paraît probable si l'on en croit les révélations du quotidien Le Monde, selon lesquelles le général Philippe Rondot, ex-agent de la DST (contre-espionnage), aurait, dans sa déposition, affirmé avoir été mandaté par Dominique de Villepin pour enquêter sur d'éventuels comptes occultes de M. Sarkozy.

Mais dans Le Figaro à paraître mardi, M. Rondot apporte un démenti en affirmant que "jamais Dominique de Villepin ne lui a demandé d'enquêter sur des hommes politiques" et donc sur M. Sarkozy.

Le Premier ministre sera ensuite confronté aux députés l'UMP, le parti de Villepin et Sarkozy, de retour de leurs circonscriptions après les vacances de Pâques. Certains ont déjà fait savoir que leur électorat était "horrifié" par ce nouvel épisode d'une guerre sans merci entre le Premier ministre et le ministre de l'Intérieur.

Dans l'après-midi, l'ambiance promet d'être surchauffée dans l'hémicycle du Palais-Bourbon, où les députés PS (parti socialiste) et UDF (centriste), qui réclament une commission d'une enquête parlementaire, ne manqueront pas de l'interpeller sur le sujet.

Si certains réclament, qui la démission de M. de Villepin -pour l'heure tout à fait exclue, selon l'Elysée-, qui une intervention publique de Jacques Chirac, d'autres en appellent à des élections anticipées.
AFP