Le chef de l'Etat mauritanien Ely Ould Mohamed Vall a donné le feu vert à l'ex-président renversé Maaouiya Ould Taya, en exil au Qatar depuis fin août dernier, à revenir dans son pays, tout en lui interdisant de participer aux élections prévues dans le cadre d'une transition démocratique en cours jusqu'en 2007. Selon une émission de la chaîne arabe Al-Arabiya retransmise mardi par la télévision nationale mauritanienne, M. Ould Vall a reconnu que son prédécesseur avait "le droit de vivre dans son pays en citoyen libre et de profiter des avantages que la loi accorde aux anciens chefs d'Etat".

L'ancien chef de l'Etat mauritanien avait été renversé lors d'un coup d'Etat sans effusion de sang déclenché le 3 août 2005 par le Conseil militaire pour la justice et la démocratie (CMJD) alors qu'il se trouvait en Arabie saoudite. Il vit en exil au Qatar depuis fin août de la même année.

Le président du CMJD, a précisé que l'ancien dirigeant mauritanien ne pourrait pas faire de politique dans le pays durant la phase de transition démocratique mise en place par la junte et qui doit prendre fin avec une présidentielle en mars 2007.

Les membres du CMJD et du gouvernement ne participeront pas " aux futures échéances électorales pour garantir toute l'impartialité nécessaire à un processus démocratique transparent", a rappelé le chef de l'Etat mauritanien, avant d'estimer qu'il "ne saurait en être autrement pour l'ex-président".

Le colonel Vall a également estimé que la participation à ces scrutins de son prédécesseur serait de nature à "biaiser le jeu politique, à défavoriser le reste de la classe politique et à dénaturer littéralement les objectifs du mouvement de restructuration mené par le CMJD".

"Au terme de la transition, il pourra s'adonner à la politique comme il l'entendra", a-t-il précisé.

Le processus électoral engagé par la junte prévoit un référendum constitutionnel, des municipales et législatives couplées en 2006, des sénatoriales en janvier 2007 et une présidentielle en mars.
DAKAR, 18 avril (XINHUA)