Imprimer
Catégorie : Actualité
Le réseau terroriste Al-Qaïda n'a joué aucun rôle dans les attentats londoniens de l'été dernier qui ont en réalité été planifiés à peu de frais d'après des informations trouvées sur l'internet, révèle dimanche le magazine The Observer. Les enquêteurs ont conclu que ces attentats, les pires qui aient jamais frappé la Grande-Bretagne, sont le fruit d'un complot "simple et peu onéreux" imaginé par quatre kamikazes rêvant de martyre, selon des fuites recueillies par l'hebodmadaire londonien.

Le premier rapport d'expertise des attentats du 7 juillet, qui ont tué 52 personnes, a montré qu'ils étaient le résultat d'une opération à petite échelle menée par quatre hommes seuls, et non d'un réseau international terroriste, selon l'Observer.

Le magazine cite la première mouture du rapport définitif du gouvernement sur les explosions. Les conclusions doivent être publiées intégralement dans quelques semaines.

"Les attaques de Londres étaient une opération simple et peu ambitieuse réalisées par quatre hommes apparemment normaux, utilisant internet", a indiqué une source gouvernementale à l'hebdomadaire.

Cette conclusion va sans doute alarmer les autorités en mettant en lumière la vulnérabilité de la Grande-Bretagne face à une attaque conçue par un groupe aussi inexpérimenté.

Mohammad Sidique Khan, 30 ans, Shehzad Tanweer, 22 ans, Hasib Hussain, 18 ans, et Germaine Lindsay, 19 ans, sont soupçonnés d'avoir fait sauter trois métros et un bus à double étage le 7 juillet dans la capitale britannique en déclenchant des explosifs cachés dans leurs sacs à dos.

Selon les enquêteurs, la fabrication de ces armes ne coûte que quelques centaines de livres (dollars, euros).

Le rapport discrédite l'existence d'un 5e kamikaze qui avait été supposée après la découverte d'un sac d'explosifs trouvé dans la voiture des quatre terroristes, abandonnée dans une gare au nord de Londres.

Les enquêteurs ont également rejeté l'hypothèse d'un éventuel soutien d'Al-Qaïda, estimant qu'une vidéo montrant Khan, le cerveau présumé du groupe, et un dirigeant d'Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri, avait été éditée après les explosions et non avant, selon l'Observer.

Cependant, les voyages au Pakistan de Khan pourraient avoir donné des idées aux quatre terroristes, ont-ils encore conclu.

Le rapport explore en outre le comportement psychologique des terroristes - trois Britanniques d'origine pakistanaise, et un d'origine jamaïcaine converti à l'islam - au cours des derniers mois avant les attentats.

Il révèle comment ils menaient tous quatre une double vie, adoptant une interprétation extrémiste de l'islam tout en jouissant d'un style de vie à l'occidentale.

Les quatre hommes ont été poussés à lancer leurs attaques parce qu'ils étaient inquiets de la politique étrangère de la Grande-Bretagne et avaient le sentiment qu'elle était délibérément hostile aux musulmans, selon l'Observer, notant que les terroristes étaient aussi tentés par la perspective d'atteindre ainsi l'immortalité.

Selon l'hebdomadaire dominical The Sunday Times, la police et les services secrets britanniques estiment qu'au moins 400 personnes suspectes de terrorisme - le double des estimations précédentes - se promènent en liberté en Grande-Bretagne.

Eliza Manningham-Buller, directeur général des services secrets intérieurs MI5, estime pour sa part que le nombre des suspects pourrait s'élever à 600 en comptant les personnes qui reviennent des camps d'entraînement au Pakistan et en Afghanistan notamment.

Selon l'Observer, la Grande-Bretagne ouvrira lundi son premier centre scientifique pour développer des méthodes visant à identifier et gérer les attentats suicide et les attentats causés par des bombes implantées le long des routes. Le centre, qui sera mis à la disparition des experts médico-légaux, des scientifiques et autres spécialistes, sera localisé à Porton Down, dans le Wiltshire (sud-ouest).

source AFP, 9 avr 2006