La France a demandé à l'Algérie de revenir sur son refus de participer à la prochaine conférence UE-Afrique de Rabat sur l'immigration, a dit mercredi le ministère français des Affaires étrangères. "L'Algérie a été invitée à ce titre et nous lui avons fait part de notre souhait qu'elle puisse être représentée", a déclaré lors d'un point de presse le porte-parole du ministère, Jean-Baptiste Mattéi.

Cette conférence "doit conduire à mettre en place un partenariat sur les questions de migrations entre les pays placés sur les routes migratoires de l'Afrique centrale et de l'Ouest vers l'Europe", a-t-il souligné.

Alger entend ignorer la conférence prévue les 10 et 11 juillet chez son voisin et participer en revanche à une conférence ministérielle sur les problèmes migratoires les 5 et 6 juin à Tripoli sous les auspices de l'Union africaine (UA).

L'Espagne a annoncé mardi que le secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, Bernardino Leon, ferait la même demande lors d'une visite mercredi à Alger.

L'Algérie estime que la question de l'immigration ne peut être traitée que dans le cadre de l'Union africaine, de laquelle s'est retiré le Maroc car elle reconnaît la "République arabe Sahraouie Démocratique".

Paris et Madrid craignent que la tenue de deux réunions concurrentes fasse perdre de la substance à celle de Rabat, surtout si d'autres pays de l'UA décident de suivre l'exemple d'Alger.

La conférence UE-Afrique de Rabat est une initiative promue par l'Espagne, le Maroc et la France à la suite de la sanglante crise migratoire dans les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla (nord du Maroc), prises d'assaut à l'automne 2005 par des milliers de candidats africains à l'émigration.

Alger assure que la réunion de Tripoli est également patronnée par l'UE, ce qui n'a pas été confirmé par Bruxelles.