La nomination du député travailliste Ghaleb Majadleh à un poste de ministre, approuvée dimanche par le gouvernement israélien pour la première fois dans l'histoire de l'Etat hébreu, a provoqué diverses réactions parmi les Israéliens. M. Majadleh devrait obtenir son portefeuille à la fin de la semaine, ce qui sera décidé lundi par le Premier ministre israélien Ehud Olmert.
La majorité des membres de la Knesset (Parlement) du Parti travailliste ont approuvé l'entrée de M. Majadleh à ce rang du gouvernement israélien, la considérant comme un pas historique vers l'intégration et l'égalité de la population arabe.
La participation de M. Majadleh au cabinet viendra équilibrer la position d'Avigdor Lieberman, ministre des Affaires stratégiques et chef de la formation d'extrême-droite, Israël Beitenou, qui se prononce pour redessiner la frontière d'Israël afin d'exclure la majorité de la population arabe du pays, ont indiqué des dirigeants du Parti travailliste.
M. Lieberman est le seul ministre qui s'est opposé à la nomination de M. Majadele, mais il a rejeté l'allégation du racisme.
Lui et d'autres membres de son parti avaient déjà critiqué cette nomination proposée par le Président du Parti travailliste, Amir Peretz.
M. Peretz, très impopulaire depuis l'échec de la guerre au Liban l'été dernier, est accusé d'utiliser cette nomination pour obtenir le soutien des civils israélo-arabes lors des élections anticipées du parti prévues en mai prochain.
Les députés israélo-arabes ont critiqué cette nomination, déclarant qu'elle allait disculper les politiques israéliennes de discrimination contre la minorité arabe en Israël, au lieu de servir leurs intérêts.
Les représentants du groupe parlementaire arabe à la Knesset ont fait part de leur manque de confiance dans le gouvernement et cette nomination.
Les Arabes d'Israël représentent environ 20% de la population israélienne, soit 1,3 million de personnes. Cependant, ils se considèrent comme les ""laissés-pour-compte"" de la société par rapport à la population juive d'Israël dans des domaines variés de la vie, tels que les revenus, l'éducation et les conditions de logement. Leur représentation au gouvernement, censée pourtant être proportionnelle à leur nombre, fait défaut depuis longtemps.
Le Parlement d'Israël comporte seulement 13 membres arabes sur les 120 sièges.