la revue Hommes & Migrations consacre son numéro de juillet-août aux "Frontières du droit d’asile". Un dossier sans complaisance qui montre à quel point le système mis en place à Génève en 1951 est aujourd’hui inadapté. La crise de l’asile se cristallise en Europe dans des “zones grises”, où les États exercent un pouvoir discrétionnaire, comme à Sangatte, où la France et la Grande-Bretagne se disputent à coup de réfugiés, ou comme la zone d’attente de Roissy, où l’on "trie" sommairement "faux" et "vrais" demandeurs d’asile. Une fois acceptés sur le territoire, ces derniers ne sont pas pour autant au bout de leurs peines. Ils doivent faire valoir leur situation auprès de l’Office français pour la protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), alors même que le statut de réfugié est de plus en plus à géométrie variable. De plus, les demandeurs d’asile voient leurs conditions de vie se dégrader dans des centres d’accueil bondés : ils n’ont pas le droit de travailler et touchent un pécule dérisoire en attendant une décision les concernant... Bref, tous les signes d’une crise majeure de la condition du réfugié sont aujourd’hui rassemblés.