Le Maroc s'apprête à accueillir, comme à chaque été, ses enfants de l'étranger. Quel est le dispositif mis en place pour améliorer leur séjour dans le Royaume ? L’année 2001 a été considéré comme une année record. Car contrairement aux saisons estivales précédentes, près d’un 1 345 805 RME (résidents marocains à l’étranger) ont franchi la frontière marocaine, signe d’un regain d’intérêt évident pour leur pays et du changement qualitatif opéré quant à l’accueil qui leur est réservé aux différents ports. Cette augmentation de 13% par rapport à l’année 2000 est perçu par tous et notamment par les autorités comme une réconciliation de marocains résidents à l’étranger avec leur pays. Et pour cause depuis déjà quelques années, tout un dispositif a été mis en place pour faire en sorte que le transit se fasse dans les meilleures conditions et que les RME reviennent de nouveau en masse passer leurs vacances au Maroc. Ainsi la fondation Mohamed V pour la solidarité qui encadre cette opération annuelle avait mobilisé en 2001, près de 500 personnes dont 250 assistantes sociales, 70 médecins et infirmiers qui a avait été réparties sur différents sites en fonction de l’importance du trafic. Des agents marocains se trouvaient ainsi placés durant deux mois aux points d’accueil d’Alméria, Sebta, Tanger, Nador, ainsi que Casablanca et Sète. Par ailleurs sur les parcours maritimes entre les ports européens et marocains des assistantes sociales ont été affectés aux bateaux pour faire la traversée aller-retour avec les passagers.
Tenant compte de cet afflux de plus en plus important, la fondation Mohamed V pour la solidarité a prévu un dispositif similaire que l’année passée. Mais cette année, le port de Nador s’est davantage préparé à l’afflux des RME. Il a été réaménagé de façon à accueillir plus de ferries et augmenter sa capacité d’accueil. Pour un coût global de 200 millions de Dh, le port de Nador pourra recevoir près de 150000 voitures soit près de 700000 passagers. Par ailleurs, il semblerait qu’un dispositif approprié sera également mis en place à l’aéroport de Casablanca, pour ceux qui choisiraient la voie aérienne pour venir au Maroc.
Tout cela, bien entendu, dans un but précis : éviter les files d’attente trop longue dans les postes frontières et les bouchons sur les routes. Sans doute le reproche qui revient le plus souvent. Cependant, et malgré tous ses efforts, selon un sondage effectué en 2001 et rendu public par la Fondation Hassan II également en charge des RME, 91% d’entre eux estiment que les conditions d’accueil aux postes frontières se sont améliorées. Par contre, seuls 40 % ont affirmé que "les choses ont changé au Maroc". Ce qui signifie clairement qu’il reste encore beaucoup à faire et que leurs attentes ne sont pas encore totalement satisfaites.

témoignages

Il était évident que les choses ont changé, mais pas au point de dire qu’aujourd’hui, le passage de la frontière marocaine se fait de façon idéale. Mais ce qui est sur, c’est qu’aujourd’hui, nous recevons à la frontière de Tanger, un accueil plus personnalisé. Ce sont des individus, une fois la frontière passée qui nous reçoive chez nous et nous propose même de l’aide en cas de besoin. En plus, ils semblent mieux organisée. Les files existent toujours mais l’attente est moins longue et plus agréable si je puis dire.
Hamid, 24 ans, Aulnay-sous-bois

Je me suis toujours posé la question pourquoi les douaniers mettent autant de temps à tamponner un passeport. C’est pourtant plus simple ailleurs. Au Maroc, ils regardent, vérifient les passeports pendant un bon bout de temps. Et en plus ils ne sont pas toujours agréables. Parfois ils ne vous regardent à peine, ils vous jettent presque votre passeport pour vous le remettre. On a l’impression qu’ils nous méprisent. Nous, on est tout content d’arriver, et eux, ils vous glacent d’un simple regard.
Kader, 30 ans, Paris

Quand j’étais toute petite, le passage du poste frontière de Sebta était une véritable angoisse. On savait tous qu’on allait y rester au moins une demi-journée, si ce n’était plus. On dormait dans la voiture, entassés les uns sur les autres. A tel point que dès l’âge de quinze ans j’ai commencé à refuser d’aller au Maroc et encore moins en voiture. Aujourd’hui, les choses vont mieux. On attend à peine quelques heures. Il y a des aires de repos. Des médecins sont également là, si l’un de nous est malade. On nous offre même à boire.
Maria, 28 ans, Paris