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Catégorie : La Medina N° 16 : le Maroc le génie d'un peuple, entretien exclusif avec le Roi Mohammed VI
Un scrutin "transparent et crédible" issu d’une compétition "honnête et loyale". Tel est le vœu exprimé par le roi Mohamed VI devant les représentants de la nation, au moment même où le monarque annonçait la tenue des élections législatives en septembre 2002. Plus que l’organisation du vote, c’est sa crédibilité qui est mise en exergue, dans un désir évident de rompre avec les pratiques d’une autre époque. Ce sera à l’Etat d’organiser les élections qui seront, selon l’expression du premier ministre Abderrahmane Youssoufi "l’acquis le plus important de la transition démocratique". Les partis seront fortement représentés dans les structures d’organisation, de même que des assesseurs indépendants. On a hésité longtemps quant à l’organisation technique du scrutin. Au final, c’est la formule des listes à la proportionnelle qui a fait l’unanimité. Une des vertus attendues de ce mode est de "réhabiliter les partis politiques" actuellement soumis à "une campagne effrénée" de dévalorisation, estime le premier ministre marocain. Autre avantage espéré : accroître la transparence et donc la sincérité du suffrage. Il s’agit de la première application de ce mode de scrutin adopté récemment dans le cadre de la réforme du code électoral. Lequel code, estime Youssoufi, est à présent "complet à tous les niveaux".
L’USFP (Union socialiste des forces populaires) aspire à sauvegarder sa majorité à la Chambre basse tandis que l’opposition affûte ses armes en prévision d’une passation qui n’a jamais semblé aussi proche. Le premier ministre, par ailleurs secrétaire général de l’USFP, avait déjà annoncé son retrait au lendemain des législatives de septembre. Cet abandon, ajouté aux effets d'une " transition II" dont le bilan est fort décrié, fait que la koutla (coalition gouvernementale) éprouvera bien du mal à contenir une prévisible hémorragie de voix en son sein. De l’autre côté, l’opposition entend capitaliser les difficultés du gouvernement sortant pour proposer une alternative démocratique. Pour y parvenir, elle n’hésite pas à ressortir l’épouvantail islamiste.
Reste l’incertitude quant au niveau du taux de participation. Pris dans les vicissitudes du quotidien, l’électorat semble se désintéresser du scrutin en vue. Toutefois, les partis de la majorité tablent sur une mobilisation de dernière heure. A trois mois de l’échéance électorale, il y a encore du chemin à faire pour convaincre l’électeur d’accomplir son devoir civique.