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Catégorie : Environnement
Des scientifiques chinois avertissent que la hausse des températures sur le haut plateau du Qinghai-Tibet va provoquer la fonte des glaciers, assécher des cours d'eau chinois et provoquer davantage de sécheresses, de tempêtes de sable et aggraver la désertification, rapportent les médias chinois. En janvier, les températures enregistrées en Chine ont été de 1,4 C supérieures à la moyenne. Dans le même temps, les températures sur les hauts plateaux tibétains ont été de 2,7 C au-dessus des normales, a rapporté l'agence Chine nouvelle en citant les statistiques des services météorologiques chinois.
Les températures sur le haut plateau ont augmenté en moyenne de 0,42 C par décennie depuis les années 1980, écrit de son côté le journal en langue anglaise China Daily, qui cite un organisme de réflexion gouvernemental, l'Académie chinoise des sciences météorologiques.
""L'une des pires conséquences de la hausse du mercure sur le plateau pourrait être une évolution du débit du Yangtzé, mais aussi du Fleuve jaune (Huang Ho) et d'autres cours d'eau qui descendent de cette région montagneuse"", écrit le China Daily, qui cite un scientifique chinois, Xu Xiangde.
Naguère surnommé ""douleur de la Chine"" en raison de ses crues catastrophiques, le Fleuve jaune, deuxième plus long cours d'eau du pays, fournit de l'eau à plus de 150 millions de Chinois - soit près d'un sur dix - et irrigue 15% des surfaces cultivées du pays.
LE TIBET, BAROMETRE DU MONDE ? Le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) a averti que la fonte des glaciers du Tibet - qui ont perdu en moyenne 131,4 km2 chaque année depuis 30 ans - pourraient disparaître d'ici 2100.
Plusieurs décennies de recherches ont permis de montrer que le plateau en question agit comme un baromètre des conditions météorologiques régnant dans d'autres parties de la Chine et du monde entier, explique Xu. A l'appui de ses dires, il indique que les données satellitaires montrant un ""fort déplacement de nuages"" au-dessus du plateau en juillet 1998 avaient partie liée avec les pires inondations qu'ait connues la Chine depuis plusieurs décennies au cours de l'été de cette année-là.
Les vagues de chaleur de l'an dernier à travers le pays ont pour partie été attribuées aux températures supérieures à la normale enregistrées sur le plateau tibétain durant l'hiver 2005-2006, ajoute Xu.
Les typhons, les inondations et les sécheresses ont fait 2.704 morts et infligé pour 212 milliards de yuans (plus de 27 milliards de dollars) de pertes économiques en Chine en 2006, année la plus chaude depuis 1951 dans le pays, ont rapporté les médias nationaux.
Les températures sur la plateau ont également atteint des records cet hiver et la saison des tempêtes de sable a commencé avec deux mois d'avance sur le calendrier habituel au Tibet, a rapporté fin janvier l'agence Chine nouvelle.
Selon certaines prévisions, des tempêtes de sable plus violentes que d'habitude devraient affecter la capitale chinoise au printemps, en raison de la douceur et de la sécheresse de cet hiver.