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Catégorie : Dossier : Où va l'argent des Marocains résidant à l'étranger
La première année de l’INDH a été fêtée par le Maroc en mai 2006. Une année de mobilisation nationale pour accomplir le devoir de solidarité vis-à-vis des plus démunis, pour éradiquer les fléaux de la précarité, de l’ignorance, de la maladie, de l’oisiveté et du besoin. Une action dont le souverain marocain était l’initiateur, comme pour provoquer un sursaut de toute une nation en vue de prendre en charge le citoyen le plus faible et le moins G Gnanti. Ce citoyen, dont le gémissement disparaît dans le tintamarre de l’économie moderne riche de ses concepts théoriques, du pédantisme de ses savants, et des superstructures commerciales, industrielles et bancaires qui ornent ses villes. Une initiative qui transmet un message de sagesse et de responsabilité : Nous ne pouvons construire un pays économiquement viable sur les décombres de la précarité. Immédiatement, l’action a été prise en charge par l’Administration territoriale en coordination avec les collectivités locales et les représentants de la société civile. Des structures locales, régionales et nationales ont été mises en place et des procédures ont été établies pour recenser les demandes, hiérarchiser les besoins, identifier les urgences et engager les moyens en adéquation avec l’exigence d’efficacité que nécessite la situation. Des infrastructures pour tous Construction de maternités, équipement d’écoles, d’internats, ou de centres de santé, création d’emplois, de micro projets, forage de puits, plantation de palmeraies… tant de projets ont vu le jour grâce à cette initiative. Les confins les plus reculés dans l’espace géographique marocain ou les plus oubliés à la périphérie des centres urbains ont fait l’objet d’une pensée, d’un geste, d’une attention toute particulière. C’est en fait l’espoir de toute une population, sacrifiée sur l’autel de la croissance économique dont les règles furent recommandées par les instances financières internationales, dans les années 80. Notre pays, comme tous les pays du tiers monde, n’avait pas le choix. Les conséquences en termes de fracture et de facture sociales ont été particulièrement lourdes. « Pourvu que ça dure ! », s’exclamait, sur un ton narquois, un président d’association, comme pour dire qu’elle ne durera pas longtemps. Et de citer d’autres mobilisations antérieures qui ont fait long feu. En effet, cette initiative ne pourra devenir pérenne si elle est exclusivement menée par les pouvoirs publics. Dans les caprices des évolutions nationales et internationales, on a souvent vu certaines priorités en supplanter d’autres. La limite des ressources impose parfois au gestionnaire des deniers publics des changements d’allocation de crédits budgétaires pour faire face à des situations imprévisibles et exceptionnelles. Et, d’une exception à l’autre, on finit par oublier le structurel, le stratégique, pour faire face au conjoncturel et au ponctuel. Le citoyen au cœur de l’initiative L’INDH s’inscrira au contraire dans la durée si le citoyen se l’approprie. Il faut distinguer, à ce niveau, l’esprit et la démarche de l’Initiative, de l’acte d’assistance qui en découle. L’esprit et la démarche n’ont pas besoin de la tutelle administrative, même si une bonne coordination avec les organes de l’Etat est nécessaire pour éviter le téléscopage ou les doubles emplois. L’esprit et la démarche doivent être adoptés par tout un chacun, collectivités locales, associations, groupements d’intérêts et personnes physiques. En fait, l’évolution mondiale en faveur de l’ouverture des marchés, de la globalisation et de l’universalité des valeurs oblige les citoyens de pays comme le Maroc à se prendre en charge, économiquement, socialement et culturellement et à dégager une capacité d’auto-intervention et d’autodéfense. L’Etat providence a fait son temps. Le recentrage du rôle des pouvoirs publics sur la régulation, la coordination, l’arbitrage la sécurité intérieure et la défense nationale, laisse aux organisations citoyennes un large espace de proposition et d’action. C’est justement là que devra se situer l’action de nos compatriotes à l’étranger et c’est là aussi que devra se situer l’action de l’Etat en leur faveur. En effet,on constate que l’on ne sert jamais bien les MRE (Marocains Résidant à l’Étranger) si l’on ne sert pas parallèlement leurs proches restés au Maroc. Faire évoluer le milieu d’origine des MRE dans les zones rurales, notamment sur trois plans : l’adduction d’eau potable, la propreté et l’hygiène, les infrastructures routières et l’électricité. L’INDH crée désormais une véritable opportunité pour faire travailler conjointement Marocains de l’intérieur et Marocains de l’extérieur dans la perspective de réaliser ces objectifs communs.