La politique américaine obéit à de nombreux paramètres dont celui de la liberté religieuse. La presse nationale et étrangère parlent du soutien qu’apportent les américains à certains mouvements religieux islamiques. Cette politique américaine obéit à plusieurs paramètres, dont le premier est celui de la volonté de la première puissance mondiale de rester maîtresse des changements sociaux, politiques, culturelles et économiques qui peuvent intervenir dans des pays en transition. Nous ne comprendrons pas, également, cette politique sans mesurer l’importance de la loi américaine sur les libertés religieuses. Cette loi répond aux exigences libérales du peuple américain et sa croyance profonde dans la nécessité de transmission des valeurs autour desquelles il s’est construit. Les Etats-Unis agissent ainsi pour défendre leur intérêt et diffuser leurs idéaux, mais mesurent-elles les répercussions négatives sur les peuples et les sociétés visés ?
La course effrénée à défendre les privilèges et préserver, avec égoïsme, les acquis crée des comportements dénués d’humanisme et participe aux rejets de certaines valeurs pour lesquelles l’humanité s’est battue pour les universaliser.
Nous pleurnichons régulièrement sur notre sort par la mise en indexe des ingérences extérieurs ou le dénigrement de notre religion. Nous protestons quand des actes de violences sont commises à notre nom ou lorsque des individus ou groupes religieux prennent en otage nos sociétés, notre histoire et nos valeurs. Mais ce n’est que timidement que nous agissons pour inverser la vapeur et participer à la longue marche de l’humanité qui nécessite endurance, lucidité, persévérance et excellence. La force interne est protectrice, elle fait jaillir le respect.
Nos sociétés et nos peuples sont devenus des consommateurs, insoucieux, d’idéologies, de comportements et d’informations. Ils ont perdu cette fibre de fierté de ce qu’ils sont et, avec, la confiance en eux. Ce qui a produit un attentisme et un fatalisme qui nous enchaîne.
La responsabilité, amana, est devenue, chez nous, un terme creux et sans fond. C’est notre grande différence avec les Etats-Unis et son peuple. Certains de nos groupes religieux n’hésitent pas à jouer la carte de l’extérieur quand celle ci les conforte dans leur marche vers le pouvoir. Ils n’ont pas de scrupule pour kidnapper nos idéaux et alimenter leur populisme. Nos sociétés, gouvernants et gouvernés, ont besoin d’une confiance en elles, un regard rationnel sur leurs situations et un esprit responsable. Se sont quelques moyens pour faire échouer le populisme qui parasite notre développement.
Hakim el Ghissassi