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Catégorie : Agenda
Dans le contexte actuel de violence généralisée et d’exacerbation des tensions interreligieuses, de plus en plus de voix s’élèvent contre la terreur et la guerre, prônant la tolérance et le dialogue. On assiste depuis quelques années à un retour de la quête spirituelle au sein des grandes religions que sont le christianisme, le bouddhisme, l’islam, ainsi qu’à un intérêt croissant pour de nouvelles formes de spiritualité. Ce phénomène répond à la demande, de plus en plus pressante à mesure que le chaos menace, de donner sens à l’existence. Face aux intégrismes religieux se dressent les défenseurs d’une religion de paix et de tolérance, dégagée de tout enjeu politique et vécue comme une quête intérieure, personnelle, de Dieu. Les maisons d’édition se font l’écho de ce phénomène et notamment de la redécouverte des mouvements soufis, nous rappelant que l’islam ne se réduit en rien à sa frange intégriste. Le festival de Fès, créé au début des années 90, s’inscrit dans cette perspective. Le message diffusé lors de ce festival, à travers les musiques sacrées des grandes religions et les musiques d’inspiration spirituelle, a aujourd’hui acquis une renommée mondiale. L’« esprit de Fès » permet ainsi aux différentes expressions de la spiritualité de franchir les frontières, de dépasser le « choc des civilisations », en prônant la paix, l’harmonie, le respect et le dialogue entre les cultures.


Avec : Pierre Lory, arabisant et islamisant, occupe actuellement la chaire de Mystique musulmane à l'Ecole pratique des hautes études (EPHE). Il a publié des études sur la pensée mystique en Islam, dont Les Commentaires ésotériques du Coran selon A.R. al-Qâshânî (Les Deux Océans, 1991), Le Rêve et ses interprétations en Islam (Albin Michel, 2003), La Science des lettres en Islam (Dervy, 2004), et plusieurs ouvrages sur l'alchimie.
Abd al Malik, Strasbourgeois d’origine congolaise. Membre du groupe de rap NAP (New Africans Poets), il vient de sortir un premier album solo, Le face-à-face des cœurs. Il est l’auteur du récent ouvrage Qu’Allah bénisse la France (Albin Michel) dans lequel il revient sur son parcours, depuis sa conversion à l’islam à l’âge de 15 ans jusqu’à la découverte du soufisme
Faouzi Skali, anthropologue, écrivain et spécialiste du soufisme, est le directeur général des Rencontres et du Festival des Musiques sacrées du Monde de Fès. A ce titre, il a été élu par l’ONU, en 2001, parmi les douze personnalités mondiales ayant contribué d’une façon significative au dialogue entre les civilisations. Il est membre du Groupe des Sages pour le dialogue des peuples et des cultures dans l’espace euro-méditerranéen, créé au sein de la Commission européenne sur l’initiative de son président, Romano Prodi.

Prestation musicale du rappeur Abd al Malik.

Débat animé par Maati Kabbal, responsable des Jeudis de l’IMA.

Dérision et autodérision en littérature arabe. 21 octobre 2004. 18 h 30, salle du Haut Conseil


Le roman arabe moderne ne connaîtrait-il qu’un registre unique, tout de grandiloquence, d’intimisme et de tragédie comme le relèvent certains critiques ? Une chose est sûre: la dérision et l’autodérision, qui sont à la base du roman moderne en Occident ou en Amérique Latine, semblent être une pratique mineure sinon inexistante dans l’écriture romanesque arabe. Cette posture de culture, d’écriture et d’imaginaire dans laquelle l’écrivain se débarrasse de son narcissisme pour rire de soi-même trouve sa meilleure illustration avec l’écriture d’un Kafka et d’un Borgès, qui élevèrent l’autodérision au rang de véritable art. Prenant appui sur leur modèle, quelques rares auteurs arabes ont réussi, à travers des récits dépouillés, légers et burlesques, à nous transmettre, sans fioriture, leur parcours, leurs phantasmes et leurs revers. Retour sur leur expérience.

Avec: Rachid el-Daïf, romancier libanais. Il enseigne la littérature arabe à l’Université libanaise de Beyrouth depuis vingt-cinq ans. Son premier livre s’intitule L’Eté au tranchant de l’épée (Sycomore, 1979). Parmi ses publications les plus récentes, deux romans Learning English (Actes Sud, 2002), et Qu’elle aille au diable, Merryl Strip ! (Actes Sud, 2004).
Renaud Ego, écrivain et critique d'art. Outre ses essais, poèmes et récits, il mène un travail de réflexion sur la peinture et la littérature, en particulier sur la question de l'image, commune à ces deux disciplines. Collaborateur de plusieurs revues, il est membre du comité de rédaction de La Pensée de Midi et enseigne dans une école d'art à Paris. Il fera prochainement paraître un livre de poèmes, L'Objet de la vision.
Leïla Marouane, de son vrai nom Leyla. Z. Mechentel, est née à Djerba, Tunisie. Journaliste en Algérie, puis en France, elle se consacre exclusivement à l’écriture romanesque depuis 1996, et refuse de rentrer en Algérie, le pays de ses parents, tant que les lois qui le régissent sont en défaveur des femmes. Elle vit à Paris depuis 1990. Elle a publié trois romans en France : Ravisseurs (Julliard, 1998), La Fille de la casbah (Julliard, 1996) et Le Châtiment des hypocrites (Seuil, 2001).

Débat animé par François Zabbal, rédacteur en chef de Qantara.

Bagdad la raffinée : souvenirs d’une culture. 28 octobre 2004. 18 h 30, salle du Haut Conseil


Pendant plusieurs siècles, Bagdad fut le grand centre intellectuel et culturel du monde arabo-musulman, la terre de la poésie, de la musique et du chant où venaient se confronter, s'apprécier les plus grands talents. En ce temps-là, « la présence du gouvernement central confère à la capitale la puissance politique ; les fastes de la cour califale la parent d'un lustre qu'aucune des grandes villes musulmanes n'a encore atteint. Nulle part ailleurs on ne peut prétendre faire de carrière plus brillante », comme le souligne Jamel Eddine Bencheikh dans son traité de Poétique arabe. Raffinement et savoir-vivre y connaissent leur apogée. Le Livre de brocart, ouvrage sur l'art et la beauté composé par un lettré bagdadi du Xe siècle, ravive le souvenir de cette grande Bagdad « Ville de la paix » qui fut dit-on à l'origine de l'écriture.
Avec : Jamel Eddine Bencheikh, poète, écrivain, traducteur, agrégé ès lettres. Il a été professeur de poésie arabe médiévale et de littérature comparée des universités d’Alger, de Vincennes et de Paris IV- Sorbonne. Il est connu pour ses nombreux travaux, en particulier ceux consacrés à la poétique arabe, aux Mille et Une Nuits et à l’imaginaire. Parmi ses publications, Poétique arabe : essai sur un discours critique (Gallimard 1998), D’Arabie et d’Islam, avec André Miquel (éditions Odile Jacob, 1992) ; Ecrits politiques. 1963-2000 (Séguier, 2001) et Sinbâd de la mer et autres contes des Mille et Une nuits (Gallimard, 2001).
Siham Bouhlal, docteur ès lettres de l’université Paris IV- Sorbonne, se consacre à la traduction de textes médiévaux, tel Le Livre de brocart ou la société raffinée de Bagdad au Xe siècle (Connaissance de l’Orient, Gallimard, 2004), ainsi qu’à la composition et à la traduction de poésies dans le cadre du Printemps des poètes, 2003 et 2004. Son recueil Poèmes bleus est à paraître aux éditions Tarabuste.
André Miquel, professeur honoraire au Collège de France. Il est l’un des grands spécialistes français de l’islam et de la civilisation arabe. Son parcours académique (ancien élève de l’Ecole normale supérieure, agrégé, professeur des Universités et au Collège de France) lui a valu de nombreuses distinctions parmi lesquelles la légion d’honneur. On peut citer parmi son imposante bibliographie : L’Orient d’une vie (Payot, 1980), Les Arabes, l’Islam et le monde (Flammarion, 1991); Mille et un contes de la nuit (Gallimard 1991) et La Géographie du monde musulman jusqu’au milieu du XIe siècle ( EHESS, 2002 réédition).

Débat animé par Maati Kabbal, responsable des Jeudis de l’IMA.

Héritage pharaonique et écriture romanesque en Egypte. 4 novembre 2004. 18 h 30, salle du Haut Conseil


De Naguib Mahfouz à Nabil Naoum en passant par Edward El Kharrat, Gamal Ghitany et bien d’autres, l’héritage pharaonique a nourri l’imaginaire de toute une génération de romanciers, mais aussi de poètes, d’artistes et de cinéastes. Revisité dans des récits visionnaires, historiques ou parfois même policiers comme La Malédiction de Râ, Akhenaton le renégat de Mahfouz, Les Pierres de Bobello d’Edward al-Kharrat et Le Voyage de Râ de Nabil Naoum, cet héritage ne cesse de fasciner, d’intriguer, d’être revendiqué. Les écrivains européens s’en sont, quant à eux, emparés depuis fort longtemps. Les récits de Christian Jacq, un auteur de sagas sur l’Egypte pharaonique, nous replongent dans cette égyptomanie.

Avec : Christian Ganachaud, écrivain, auteur d’une dizaine de romans dont Les Clowns de feu (Le Rocher, 2001), et Le Roman de saint Antoine (Presse de la Renaissance, 2004).
Gamal Ghitany a fait ses études au Caire. Dessinateur de tapis à 17 ans, il publie parallèlement son premier recueil de nouvelles. Grand reporter à 23 ans, il couvrira toutes les guerres, de la nationalisation du canal de Suez au conflit israélo-arabe ; il est aussi le directeur d’une des plus grandes revues littéraires arabes, Akhbar al adab (les Nouvelles littéraires). L’Appel du Couchant (Seuil, 2004) est son dernier roman.
Richard Lebeau, professeur d’histoire-géographie, est l’auteur d’ouvrages historiques et de guides sur l’Egypte et le Moyen-Orient. Il est aussi conférencier pour des voyages historiques et culturels. Il a notamment publié L’Egypte et les pharaons (Taillandier, 1999), Atlas des hébreux, la Bible face à l’Histoire (Autrement, 2003).
Nabil Naoum est né au Caire et a vécu une partie de sa vie aux Etats-Unis, où il a exercé le métier d’ingénieur. Il s’est fait connaître par ses écrits, notamment ses nouvelles. Parmi ses derniers ouvrages on peut citer : Corps premier (Actes Sud, 1998), Impressions d’Afrique du Nord (Editions Revue noire, 1998), et Les Rivages de l’amour (Actes Sud, 2003).
Gaber Ousfour est président du Haut-Conseil égyptien de la Culture. Il est l’auteur de nombreux travaux dans les domaines de la critique littéraire ; son dernier livre en arabe a pour titre Pari sur l’avenir.

Débat animé par Maati Kabbal, responsable des Jeudis de l’IMA.

Vers un règlement des crises soudanaises ? 11 novembre 2004. 18 h 30, salle du Haut Conseil


Des spécialistes et des observateurs se penchent ici sur la complexité politique, historique, ethnique du Soudan en abordant les thèmes suivants :

• Les conflits au Sud, les négociations avec l’armée populaire de libération du Soudan et le gouvernement soudanais (SPLM/A - GOS), les accords de 1996 à 2004 : Sudan Peace Act, Machakos, Navaisha.
• Au Dar Fur et dans l'Est : négociations et ruptures; la question des Janjawid.
• Le rôle des grandes puissances et de la communauté internationale dans le règlement de la situation au Soudan : mission Danforth (USA), C.E., agences de l’O.N.U, Ligue et pays arabes.
• Le dialogue avec l'opposition intérieure ; retour des opposants (Sadiq Al-Mahdi etc....).
• Les relations du Soudan avec les pays voisins : Egypte, Ethiopie, Erythrée, Ouganda...
• La "réforme" (et les projets de réforme ) des institutions et de la constitution.
• Les enjeux du pétrole et le développement économique ( rôle des pays asiatiques...).
• Transformations sociales et culturelles: rôle des Eglises, politique éducative et culturelle (place des cultures et des langues non arabes ...), les populations déplacées (rôle et intégration).


Débat animé par Christian Delmet, chercheur au CNRS. Ethnologue, il a été responsable de l’antenne du CEDJ (centre d’étude et de documentation économique, juridique et sociale) à Khartoum de 1998 à 2003. Il fut aussi membre de la mission internationale sur l’esclavage, les enlèvements et le travail forcé au Soudan (2002). Auteur de nombreux articles sur les populations arabes et nilotiques du Soudan ainsi que sur des questions d'actualité soudanaise, il est notamment le co-éditeur de : Sudan : History, Identity, Ideology , 1991 (Ithaca Press).

Hommage à Maxime Rodinson. 18 novembre 2004. 18 h 30, salle du Haut Conseil


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Maxime Rodinson : parcours singulier d’un homme de pensée et de dialogue

L’orientaliste Maxime Rodinson est décédé à Marseille le 23 mai 2004, à l’âge de 89 ans. Issu d’une famille juive de l’immigration russo-polonaise, il poursuit des études à l’Ecole des langues orientales et est séduit par la méthode de l’Ecole des Annales et suit les séminaires de Marcel Mauss ; il devient professeur d’éthiopien classique à l’EPHE (section des sciences philologiques et historiques). Membre du PCF à partir de 1937, il s’en détache en dénonçant les dérives staliniennes et en est exclu en 1958. Il est l’auteur d’une œuvre riche dont on retiendra d’abord son Mahomet, biographie consacrée au Prophète qui met en relation le texte sacré, son contexte social, politique, et culturel et les événements de l’époque. Citons aussi La Fascination de l’Islam, dans lequel il étudie la perception de cette religion depuis le Moyen Âge jusqu’à la science orientale actuelle. Ensuite, Islam et capitalisme, dont le titre n’est pas sans évoquer le livre de Max Weber sur l’éthique protestante et le capitalisme. Enfin L’islam : politique et croyance, dont quelques têtes de chapitres sont significatives : « Les schismes politiques de l’islam comme niches idéologiques », « Réveil de l’intégrisme musulman », «A propos du terrorisme, l’islam comme prétexte». On retrouve une constante dans les écrits de Rodinson : aucun ne sacrifie aux thèmes de Samuel Huntington sur le « choc des civilisations », schéma selon lui trop réducteur pour cerner une réalité multiple. Sur le conflit israélo-palestinien, il avait adopté une position d’une grande rigueur, critiquant le « fait colonial » israélien, mais défendant précocement les droits des deux peuples à avoir un Etat. Son œuvre demeure partie prenante du mouvement progressiste arabe. Cet hommage se veut un retour sur une pensée toujours agissante.


Avec : Mohamed Arkoun, agrégé d’arabe, il a enseigné de 1961 à 1991 à la Sorbonne en tant que professeur d’histoire de la pensée islamique. Il fut également professeur à l’Université de Princeton (Etats-Unis) et d’Amsterdam (Pays-Bas). Directeur d’Arabica (Revue des études arabes), il a publié d’importants ouvrages sur la pensée arabo-musulmane. Il entame actuellement une réflexion sur les aspects historiques, politiques et culturels de la Méditerranée et du Maghreb. Philosophe, islamologue, on lui doit De Manhattan à Bagdad ; Au delà du bien et du mal (Desclée de Brower, 2003).
Jean-Pierre Digard, zoologue, ethnologue et orientaliste est directeur de recherche au C. N. R. S. où il a fondé et dirigé l’U.P.R. Sciences sociales du monde iranien contemporain (1982-1993). Il est l’auteur de nombreux travaux dont : Chevaux et cavaliers arabes dans les arts d’Orient et d’Occident (direction de catalogue d’exposition, IMA /Gallimard, 2002) , Une histoire du cheval. Art, techniques, société (Actes Sud, 2004).
Gerard Khoury, chercheur à l’Institut de recherches et d’études du monde arabe et musulman (IREMAM) d’Aix-en-Provence ; auteur de nombreux ouvrages et notamment d’un livre d’entretien avec Maxime Rodinson, Entre Islam et Occident (Les Belles lettres, 1998).
Jérôme Lentin, professeur d’arabe oriental à l’INALCO, auteur notamment de Recherches sur l’histoire de la langue arabe au Proche-Orient à l’époque moderne (thèse de doctorat, Paris III, 1997), « Réflexions sociolinguistiques sur la coexistence des langues dans l’histoire du Maghreb : les sources et leur interprétation », Trames de langues- Usages et métissages linguistiques dans l’histoire du Maghreb (Maisonneuve et Larose, 2003) et « La langue des manuscrits de Galand et la typologie du Moyen Arabe », Les Mille et Une Nuit en partage, sous la direction d’Aboubakr Chraïbi (Sinbad-Actes Sud, 2004).
Antoine Lonnet, chercheur au CNRS, spécialiste des langues sémitiques et des langues vivantes d’Arabie du sud, ancien élève de Maxime Rodinson, auteur des Textes de Pedro Alcalà. Edition critique (Peeters, 2002), et collaborateur du Dictionnaire des racines sémitiques (Peeters, 2000).
Christian Robin, historien et philologue. Auteur d’une thèse sur l’Arabie antique, sous la direction de Maxime Rodinson. Directeur de recherche au CNRS, il dirige le Laboratoire des études sémitiques anciennes (Collège de France) et la Mission archéologique qui fouille le site de Hasî au Yémen. Il a écrit plusieurs ouvrages sur l’histoire du Yémen antique, et fondé le Centre français de recherche de Sanaa (actuel Centre Français d’Archéologie et de Sciences Sociales de Sanaa) et la revue Arabia.

Débat animé par Maati Kabbal, responsable des Jeudis de l’IMA.

La France et ses « Beurs », imaginaire des appartenances et des exclusions. 25 novembre 2004. 18 h 30, salle du Haut Conseil


Autour de cette problématique s’opposent deux attitudes : la première consiste à avancer l’exemple de la réussite du modèle français d’intégration, s’appuyant sur l’émergence d’une classe moyenne en rupture avec les représentations et les références identitaires de la première génération. Les tenants de la seconde doutent d’une telle réussite, et contribuent à exacerber un imaginaire d’exclusion dans lequel le Maghrébin est perçu comme un « délinquant potentiel », ayant du mal à se faire admettre dans le corps d’une « société apeurée » selon l’expression de Laurent Mucchielli. La poussée intégriste est venue renforcer ce sentiment, plaçant les Maghrébins dans une position de boucs émissaires. Les clichés d’un tel imaginaire ont été récemment illustrés par l’affaire Marie L. Une chose est sûre : les jeunes Maghrébins des banlieues, s’ils se définissent comme des citoyens français, souhaitent leur reconnaissance à travers des actes, tant sur le plan de l’instruction, de la formation et de l’emploi que sur celui de la responsabilité politique, en un mot une visibilité plus grande dans une société qui a tendance à les classer comme des sujets menaçants.

Avec : Philippe Bernard, journaliste au Monde depuis 1983 ; spécialisé dans les questions d’éducation (1983-1990) puis d’immigration, d’intégration et de politique de la ville (1990-1999), il devient chef de section, puis reporter à la séquence « Société » du même quotidien. Il a notamment écrit : L’Immigration (Marabout-Le Monde éditions, 1993), Lettres d’Algérie (avec Nathaniel Herzberg, Folio Gallimard 1998), Immigration, le défi mondial (Folio Gallimard, 2002), La Crème des beurs. De l’immigration à l’intégration (Seuil, 2003).
Laurent Mucchielli, sociologue et historien, est chercheur au CNRS, enseignant à l’université de Versailles Saint-Quentin en Yvelines, directeur du Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales (CESDIP). Il travaille sur la sociologie de la délinquance et sur le racisme. Il est notamment l’auteur de Violences et insécurité. Fantasmes et réalités dans le débat français (La Découverte, 2001, 2e édition augmentée 2002) et fait paraître, en janvier 2005, Les viols collectifs. Phénomène médiatique et contre-enquête sociologique (La Découverte).

Débat animé par Maati Kabbal, responsable des Jeudis de l’IMA.

L’Arabie Saoudite : l’état actuel de la médecine et de la recherche. 2 décembre 2004.19 h, Auditorium


La rencontre portera sur les thèmes suivants : la recherche médicale en Arabie Saoudite, le développement du système de recherche hospitalière et universitaire et sa comparaison avec le système français, les principaux instituts, la formation et la collaboration internationale et l’état de la médecine saoudienne sous tous ses aspects : formation (descriptions des études médicales), principales institutions hospitalières et démographie médicale.

Avec : Fadia al Baytar, docteur en biologie cellulaire et moléculaire, cancérologue. Elle a participé à de nombreux congrès médicaux internationaux ; elle est aussi l’auteur de nombreux articles en anglais et, en collaboration avec d’autres scientifiques, de Cancer 2002 (King Fayçal Specialist Hospital and research).
Philippe Hubert Aubry, cardiologue ; il travaille depuis 2000 à l’hôpital King Fayçal de Ryad en Arabie Saoudite, et est membre de la Société française de cardiologie. Il a participé à une soixantaine de publications traitant principalement de chirurgie cardiaque, de cardiologie pédiatrique ou de problèmes post-opératoires en chirurgie cardiaque.

Débat animé par Maati kabbal, responsable des Jeudis de l’IMA.

L’Amérique, l’Europe et le monde arabe : dynamique de la soumission et du rejet. 9 décembre 2004


L’invité du trimestre : Thierry de Montbrial
18 h 30, salle du Haut Conseil

Aujourd’hui, le monde arabe se trouve au cœur d’une bipolarité complexe dans laquelle s’affrontent deux visions du monde, deux démarches politiques : celle des Etats-Unis, menés par un président avide de revanche et caressant le rêve de bâtir un nouvel Empire américain, et celle de l’Europe, avec à sa tête la France, plutôt adepte d’une Realpolitik, avec une action politique fondée sur les instances internationales (ONU). Les guerres d’Irak ont été, en la matière, un laboratoire édifiant. S’ils ont chassé Saddam du pouvoir et mis à bas son régime, les Américains n’ont pas pour autant gagné la guerre, ni la sympathie des irakiens ; bien au contraire, ils ont contribué à l’implantation d’Al- Qaïda dans ce pays ! Avec le désastre en Irak et le blanc-seing donné par l’administration Bush à Sharon, les Arabes, dont les Etats-Unis méconnaissent la culture et l’histoire se trouvent engagés dans un processus de dépossession. Une chose est sûre: quelque chose du modèle et du rêve américain est en train de s’effriter dans leur imaginaire; la fascination a cédé le pas au rejet et une dynamique de la contestation s’est mise en branle. Avec l’Europe, le monde arabe doit œuvrer à l’édification d’un partenariat fondé sur une nouvelle équité économique, éthique et politique. Pour cela, il doit réussir le test démocratique, et surtout se débarrasser du spectre intégriste.

Avec : Thierry de Montbrial, fondateur et directeur de l’Institut français des relations internationales (IFRI). Professeur d’économie et de relations internationales au Conservatoire des Arts et Métiers (CNAM), il est également éditorialiste associé au quotidien Le Monde. Il a été le président pour l’année 2001 de l’Institut des Etats-Unis. Auteur de nombreux ouvrages dont L’Action et le système du monde (PUF, 2002). La Guerre et la diversité du monde : les Etats-Unis contre l’Europe puissance ? (L’Aube poche, 2004) est son dernier ouvrage.

Débat animé par François L’Yvonnet, philosophe et co-auteur avec Jean Baudrillard D’un fragment à l’autre : Entretiens avec François L’Yvonney (Albin Michel, 2001) et du Discours de la méthode créatrice, avec Thierry Gaudin (Edition du Relié, 2003).

Haïm Zafrani, actes de mémoire et de savoir d’un érudit. 16 décembre 2004. 18 h 30, salle du Haut Conseil


Haïm Zafrani, intellectuel, savant véritablement polyvalent s’est éteint à Paris, le 31 mars dernier. Né à Essaouira, au Maroc, en 1922, il bénéficie dès son très jeune âge d’un enseignement religieux dispensé dans le cadre familial : son père puis son grand-père lui transmettent l’ensemble des valeurs et savoirs qui constituent la richesse de la religion juive. Haïm Zafrani restera marqué par cette transmission familiale des savoirs et débute une carrière dans l’enseignement au Maroc. « Rechercher, décrypter, inventorier, sauvegarder, réhabiliter, transmettre, telles ont été et demeurent à jamais les tâches fondamentales privilégiées par Haïm Zafrani… », cette phrase, extraite de Présence juive au Maghreb. Hommage à Haïm Zafrani (édité par Nicole S. Serfaty et Joseph Tedghi, Bouchene, 2004), résume bien la personnalité de l’érudit ainsi que la dynamique d’une vie dédiée à la compréhension et à la recherche d’espaces de convergences entre les cultures juives, arabo-musulmanes, et berbères au Maroc, en Andalousie mais aussi en Occident. Haïm Zafrani a été professeur aux Langues orientales, à l’université Paris VIII, et chercheur au CNRS, il a surtout mis en avant au travers de ses recherches et publications les caractéristiques de la culture judéo-marocaine en étudiant la poésie, la littérature, la religion, le droit, la mystique et la philosophie. Ses nombreux écrits (plus de deux cents) ont fait sa notoriété et notamment sa première thèse, fruit de plusieurs enquêtes menées dans l’Atlas marocain qui s’intitule Pédagogie juive en terre d’Islam (1969). Derniers ouvrages on peut citer Le Monde de la légende. Ethique et mystique ; le judaïsme en terre d’islam (Maisonneuve et Larose, 2002) et La littérature de prédication juive (Maisonneuve et Larose, 2003).
Cet hommage auquel participent des proches, disciples et amis se veut un acte de mémoire et de reconnaissance.

Avec : Paul Fenton, professeur de langue et de littérature hébraïque au département d’études arabes et hébraïques de l’université de Paris IV-Sorbonne. Il s’est intéressé à la confluence des civilisations juive et musulmane, particulièrement sur le plan de la mystique. Il est l’auteur de nombreux livres et articles en la matière et notamment de Deux traités de mystique juive (Lagrasse, 1987) qui étudie les rapports entre le judaïsme et le soufisme.
Mohamed Kenbib, intellectuel, historien et anthropologue marocain, professeur à la faculté des Lettres à Rabat. Parmi ses nombreux ouvrages on peut notamment citer sa thèse de doctorat : Juifs et musulmans au Maroc 1859-1948. Contribution à l’histoire des relations intercommunautaire en terre d’Islam (Rabat, 1994), Les Migrations des juifs marocains à l’époque contemporaine, in Migrations internationales entre le Maghreb et l’Europe (Passau, 1997), Les Juifs du Maroc, 1912-1948 (en arabe, préface d’André Azoulay, Rabat 1998), et Colonialisme et post colonialisme : le cas du Maroc, in Actes de Rencontres d’Averroès, Xe édition.
Mohammed Habib Samrakandi, rédacteur en chef de la revue « Horizons Maghrébins », professeur à l’Université Toulouse II, responsable du numéro 50 de la revue « Horizons Maghrébins » consacré au judaïsme maghrébin et au dialogue des cultures.
Nicole S. Serfati, conférencière à l’Université ouverte-Paris VII : Histoire de la civilisation maghrébine. Elle est l’auteur de : Les courtisans juifs des sultans marocains- XIIIe- XVIIIe siècle (Bouchène, 1999) et co éditrice de Présence juive au Maghreb. Hommage à Haïm Zafrani (Bouchène, 2004).
Joseph Tedghi, professeur à l’Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO), entre autres l’auteur d’un ouvrage sur Le Livre et l’imprimerie hébraïque à Fès (1994) et de nombreux travaux portant sur la langue hébraïque, le judéo-arabe et la civilisation des juifs du Maghreb. Il a récemment coédité avec Nicole S. Serfati Présence juive au Maghreb. Hommage à Haïm Zafrani (Bouchène, 2004).

Débat animé par Nicole Serfati et Mohammed Habib Samrakandi.

Mohamed Métalsi : Directeur des Actions Culturelles
François Zabbal : Responsable des « Rencontres et Débats »
Maati Kabbal : Chargé de la programmation des Jeudis de l’IMA
Unité Rencontres et Débats
Tel. : 01 40 51 34 68 - Email : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Administration et secrétariat : Kébira Alami
Tel : 01 40 51 38 04 – fax : 01 40 51 34 71 – Email: Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.