De nombreux pays développés ne parviennent pas à aider les enfants issus de l'immigration à s'intégrer dans la société par l'instruction. Selon une étude de l'OCDE, dans certains pays de l'OCDE, ces enfants accusent un retard scolaire de plus de deux ans par rapport à leurs camarades autochtones, même si l'on tient compte des facteurs socioéconomiques. Where immigrant students succeed met à profit les données recueillies dans le cadre du Programme international de l'OCDE sur le suivi des acquis des élèves (PISA), au cours duquel des élèves de 15 ans dans 41 pays ont passé des épreuves en mathématiques, en compréhension de l'écrit, en sciences et en résolution de problèmes. Ce rapport examine la situation de 17 pays ou territoires comptant une large population d'immigrants : l'Allemagne, l'Australie, l'Autriche, la Belgique, le Canada, le Danemark, les Etats-Unis, la France, le Luxembourg, la Norvège, la Nouvelle-Zélande, les Pays-Bas, la Suède et la Suisse parmi les pays de l'OCDE et trois participants au PISA non membres de l'OCDE, la Fédération de Russie, Hong Kong Chine et Macao Chine.

Le rapport met en lumière les enjeux auxquels les systèmes d'éducation doivent faire face pour aider les populations immigrées à s'intégrer dans leurs sociétés d'accueil. Dans la mesure où les flux migratoires vont probablement demeurer élevés, voire s'accroître, les pays européens, en particulier, doivent mieux s'adapter à la diversité socioéconomique et culturelle de leurs populations.

Pour que les enfants issus de l'immigration puissent accéder dans de bonnes conditions au marché du travail, ils doivent être dotés de solides compétences de base et avoir la capacité et la motivation à continuer d'apprendre tout au long de leur vie. Ne rien faire n'est pas une option : vu les taux de chômage qui dans de nombreux pays sont deux à trois fois supérieurs parmi les populations immigrées que parmi les nationaux, il peut être infiniment plus coûteux de ne rien faire que d'agir.

De fait, dans bien des pays, les enfants issus de familles immigrées sont désavantagés dès le départ. Ils sont en général affectés à des établissements scolaires moins performants qui ont souvent pour caractéristique d'accueillir des enfants issus des milieux défavorisés et où, dans certains pays, les conditions de vie en classe sont conflictuelles. Dans tous les pays examinés sauf quatre, au moins 25 % des enfants issus de la deuxième génération fréquentent des établissements scolaires où les populations issues de l'immigration représentent plus de 50 % des effectifs. En comparaison, moins de 5 % des enfants autochtones se trouvent dans cette situation dans tous les pays sauf deux.

Si l'on en croit le rapport, bien que la langue et l'origine géographique des enfants issus de l'immigration puissent aussi être des facteurs à considérer, elles ne suffisent pas pour expliquer les variations de performances entre les pays.

Par ailleurs, dans un certain nombre de pays, les enfants de la deuxième génération continuent d'obtenir des résultats aussi mauvais que ceux de leurs camarades de la première génération. En revanche, dans certains pays, où les niveaux d'immigration sont élevés, les performances des enfants de la deuxième génération sont beaucoup plus proches de ceux des enfants autochtones et de la moyenne nationale, ce qui tend à montrer que la politique des pouvoirs publics peut faire une différence. Parmi les pays qui sont en bonne position au regard de ce critère, beaucoup ont en commun de s'être dotés de solides programmes d'aide à l'apprentissage de la langue dans le préscolaire et dans le primaire et d'avoir clairement défini leurs objectifs, leurs normes et leurs systèmes d'évaluation.