régimes de retraite en situation ''plus dégradée que prévu''
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- Écrit par SEZAME
- Catégorie : Société
Le COR propose par ailleurs de réformer les régimes spéciaux de retraite dans le cadre d'une approche ""différenciée"" ayant pour objectif d'assurer l'égalité de traitement entre les cotisants.
Dans un entretien à paraître vendredi dans Les Echos, Dominique de Villepin a repris à son compte ces préconisations, estimant que la question des régimes spéciaux devra être abordée ""au cas par cas et dans la concertation"" en 2008 et qu'il ""faudra travailler plus longtemps"" pour garantir la pérennité des retraites.
Dans son rapport qui a pour but de préparer le rendez-vous de 2008 de première évaluation de la réforme des retraites de 2003, le COR prévient que le déficit de la Caisse nationale d'assurance vieillesse pourrait atteindre 3,5 milliards d'euros en 2007.
A plus long terme, le COR, auquel participent les partenaires sociaux, part de la prévision d'un besoin de financement des régimes de retraites de 0,7 point de PIB à l'horizon 2020, compte tenu des effets estimés de la réforme de 2003 et d'une hypothèse d'un taux de chômage ramené à 4,5% à partir de 2015.
""Dans ce scénario, l'équilibre serait atteint en 2020 par l'effet combiné d'actions modérées portant à la fois sur l'âge de la retraite, le taux de prélèvement (NDLR: les cotisations) et le ratio ""pension moyenne nette sur revenu d'activité moyen net"", a déclaré le président du COR, Raphaël Hadas-Lebel, président du COR au cours d'une conférence de presse.
Le rapport plaide tout particulièrement pour une politique qui favorise une amélioration du taux d'emploi des seniors.
""Le Conseil estime nécessaire de conduire une politique de l'emploi en cohérence avec la loi de 2003, qui permette aux seniors de rester en emploi au moins jusqu'à 60 ans"", a ajouté Raphaël Hedel-Lebas, soulignant que taux d'emploi des 55-64 ans à 37,8% en France est inférieur à la moyenne de l'Union européenne (42,5%).
La loi Fillon de 2003 a prévu de porter de 40 ans à partir de 2008 jusqu'à 41 ans en 2012 la durée des cotisations pour les salariés du privé comme pour les fontionnaires.
En revanche, le président du COR a souligné que la question des régimes spéciaux de retraite n'avait pas été examinée sous l'angle du problème général du financement des retraites mais qu'il relevait comme d'autres questions de l'égalité de traitement entre cotisants.
""Compte tenu de la grande diversité des régimes spéciaux, l'approche les concernant ne peut qu'être différenciée selon les régimes"", a d'ailleurs souligné Raphaël Hadas-Lebel.
RESERVES SYNDICALES Les principales organisations syndicales, à l'exception de la CFDT, ont contesté les recommandations du rapport alors que le MEDEF a dit partager la position du COR.
Pour l'organisation patronale, le rapport comporte ""des pistes responsables pour préparer le rendez-vous de 2008"".
""L'effort de maîtrise des dépenses de retraite ne peut reposer sur les seuls actifs"" et ""doit être partagé avec les retraités qui bénéficient des gains d'espérance de vie"", estime le Medef dans un communiqué.
Pour la CFDT, ""le rapport présente globalement un diagnostic pertinent de la situation"" et ""ouvre des perspectives qui méritent débat en termes de préconisations"".
""Quant aux régimes spéciaux, la CFDT considère que leur adaptation doit se faire au cas par cas, en privilégiant le dialogue social"", selon un communiqué de la deuxième confédération syndicale de France.
En revanche pour la CGT, ""il ne faut pas faire croire que la réforme des régimes spéciaux, qui concerne moins de 5% des retraités, est susceptible de résoudre le problème de financement de ces régimes"".
Considérant que l'emploi des senior ""sert de prétexte"", la première confédération syndicale française souligne que ""l'expérience depuis 1993 montre que la pression exercée sur le niveau des retraites n'a nullement permis de relever le taux d'activité des travailleurs de plus de 55 ans"", mais ""a provoqué une baisse du niveau des pensions perçues, et accru les inégalités"".
Par ailleurs, elle ""récuse toute idée d'allongement de la durée de cotisation dans le contexte actuel, alors que cinq millions de personnes n'ont pas accès à un véritable emploi"".
Même son de cloche pour Force ouvrière qui considère que ""privilégier l'augmentation de la durée de cotisations comme élément d'équilibre de nos régimes n'est pas acceptable et s'oppose à la situation actuelle de l'emploi qui ne permet pas de maintenir les salariés les plus âgés dans l'emploi"".
Enfin, la FSU rappelle ""s'être ""opposé à l'allongement de la durée d'activité en 2003"" et ""s'oppose"" au nouvel allongement prévu à partir de 2008 par la loi Fillon, dont elle demande l'abrogation. Reuters