L'association Les Enfants de Don Quichotte, qui a installé des tentes au bord du canal Saint-Martin à Paris pour attirer l'attention sur le sort des sans-abri, a réaffirmé mardi qu'elle poursuivait son mouvement. La ministre déléguée à la Cohésion sociale Catherine Vautrin, qui a reçu plusieurs de ses membres dans l'après-midi, assure de son côté que le gouvernement fait le maximum pour aider les sans-abri. Augustin Legrand, porte-parole et l'un des fondateurs de l'association, a pour sa part annoncé qu'il interrompait la grève de la faim entamée la veille avec un autre militant, Pascal Oumkhlous, afin de rester en forme pour continuer la lutte. ""Si j'avais continué, il y avait 50, 90 SDF dans le camp qui étaient prêts à me suivre et à commencer une grève de la faim aussi (...) Ils m'ont dit 'Tu radicalises (le mouvement), nous aussi, on se met en grève de la faim'. Ce n'était pas possible, on se fragiliserait trop"", a-t-il expliqué en précisant toutefois que la grève de la faim était toujours observée par M. Oumkhlous, 36 ans, rejoint mardi par deux autres militants. M. Legrand a souhaité ""que les partis politiques se saisissent de cela"" afin que l'""on sorte de (l'action dans) l'urgence"" pour ""travailler sur la longue durée"".
Reçue par Mme Vautrin en milieu d'après-midi, une délégation de la jeune association a défendu la ""charte"" qu'elle a publiée en faveur des SDF, réclamant notamment ""la mise en oeuvre immédiate de mesures permettant l'accès de tous à un logement décent"" et, en attendant, à un hébergement permanent. L'organisation, qui affirme avoir rédigé sa charte avec la participation d'autres organisations luttant contre la précarité, a monté plus d'une centaine de petites tentes rouges et noires frappées des lettres SDF peintes en blanc le long du canal Saint-Martin, dans le Xe arrondissement de la capitale, invitant les Parisiens à passer une nuit ou plus sous la toile pour les sensibiliser aux conditions de vie des sans-logis.
""Nous avons regardé leur charte"", a déclaré mardi Mme Vautrin.
""Nous avons également pris point par point l'action du gouvernement parce que, finalement, le constat nous le connaissons. Et l'association a reconnu que le gouvernement depuis 2002 a fait beaucoup de choses. Nous avons créé des places d'urgence. Il y a eu 30% d'augmentation de places, c'est-à-dire que nous avons créé 30.000 places supplémentaires"", a poursuivi la ministre.
Evoquant la question de l'hébergement de stabilisation, elle a indiqué qu'il y a aujourd'hui en région parisienne 800 places et qu'il y en aura 1.100 en mars prochain. ""C'est clairement le sujet sur lequel nous pouvons avancer parce que c'est effectivement par l'hébergement de stabilisation que nous avons mis en place que nous apportons des solutions non seulement d'hébergement, mais surtout d'accompagnement pour sortir de l'exclusion"".
Les mesures préconisées par les Enfants de Don Quichotte sont globalement les mêmes que celles mentionnées dans la pétition nationale pour la création rapide de ""places d'hébergements durables et adaptés aux besoins réels des personnes à la rue"" lancée jeudi dernier par Médecins du Monde, à l'origine de la distribution controversée de quelque 400 tentes aux SDF de Paris en un an.
Après avoir reçu l'association, Catherine Vautrin devait notamment participer à une maraude du SAMU social de Paris dans la soirée. (afp)