La Banque mondiale estime que le Maroc souffre d'une "transformation structurelle trop lente pour obtenir une croissance forte notamment dans le domaine des exportations" et d'un "manque de coordination" de sa politique économique.
"Il faut que le Maroc accélére sa mutation vers une production à haute valeur ajoutée aux dépens de ses produits à faible valeur et qu'il développe sa compétivité", a affirmé vendredi à Rabat lors d'une conférence de presse José Lopez-Calix, un expert de la Banque mondiale.

Présentant le Mémomrandum économique du pays (CEM), une étude d'un an qu'il a dirigée, M. Lopez-Calix a estimé également que le gouvernement marocain devait "mettre en place une véritable coordination de sa politique économique afin de stimuler la croissance qui est plutôt terne".

Le royaume chérifien connait un taux moyen de croissance de 4 pc qui reste insuffisant pour réduire la pauvreté et le chômage de manière significative.

L'accroissement de la population active se maintient à plus de 3% par an alors que le taux de chômage officiel stagne autour de 11%. Pour le réduire, il faudrait que la croissance franchisse le seuil de 6% par an et sur plusieurs années.

Dans cette étude particulièrement détaillée de la situation économique, la BM fait état de sept "défaillances" qui obèrent la croissance: un marché du travail trop rigide, une politique fiscale trop lourde pour les entreprises, un régime de change fixe qui ne favorise pas la compétitivité internationale et un protectionnisme trop élévé.

En outre, la Banque mondiale pointe du doigt le manque de protection de la propriété intellectuelle, le manque de coordination entre secteur public et secteur privé et le déficit de formation du personnel.

La BM propose donc la mise en place d'un "conseil de coordination" au plus haut niveau de l'Etat avec le concours du secteur privé, le maintien du salaire minimum à un niveau constant, une réduction de l'impôt sur le bénéfice des sociétés et de l'impôt sur le revenu, une transition progressive vers un taux de change flexible et la réduction des barrières tarifaires.

Elle suggère également une série de mesures fiscale incitatives pour les nouvelles activités productives, des droits de propriétés intellectuelles renforcés et des incitations à la formation par les entreprises.

Le CEM propose aussi de porter le déficit budégtaire à 3% et le ratio de la dette publique à moins de 65% du PIB, de réduire les taxes portuaires, de mettre en place un plan anti-corruption et de renforcer l'application des décisions de justice.
RABAT, 14 avr 2006 (AFP) -