Le secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD), M. Saâd Eddine El-Othmani a rejeté tout alliance avec le parti de l'Istiqlal (PI) "tant qu'il fait partie de la Koutla".
Une alliance avec l'Istiqlal "n'est pas envisageable tant qu'il fait partie de la Koutla (Bloc démocratique regroupant l'Istiqlal, l'USFP et le PPS)", a-t-il déclaré dans une interview à l'hebdomadaire "Jeune Afrique" publiée dans sa dernière livraison.

Dans la perspective d'une éventuelle victoire du PJD aux législatives de 2007, M. El-Othmani s'est déclaré pour un gouvernement composé d'un cabinet de travail avec une trentaine de ministres, "pas davantage". "Je ne peux pas dire aujourd'hui ce qu'il fera en 2007, mais son action s'inscrira certainement dans la moralisation de la vie publique", a-t-il toutefois affirmé.

Interrogé sur la signification pour son parti d'une loi votée par le Parlement et celle prescrite dans le Coran, le secrétaire général du PJD a précisé que "La loi est la loi votée par le Parlement, sans la moindre ambiguïté. Quelle qu'en soit l'inspiration, la loi est finalement l'oeuvre de l'assemblée des élus". A une question sur les élections législatives de 2002, le secrétaire général du PJD a rappelé que la régulation, "nous l'avons faite nous-mêmes", indiquant que le parti a choisi une "stratégie d'autorégulation" en ne présentant des candidats que dans 60 PC des circonscriptions.

Evoquant le volet social du PJD, M. El-Othmani a estimé qu'il est "possible de combattre le chômage grâce à une politique ciblée de coopération avec l'Europe".

Selon lui, l'Europe a "besoin de main-d'oeuvre qualifiée: infirmières, informaticiens...En répondant convenablement à cette demande, nous réduirons substantiellement le chômage". Concernant une révision de la Constitution, le secrétaire général du PJD a souligné que la position de son parti est "inchangée", ajoutant qu'une "telle réforme devra être menée dans un climat d'entente et ne donner lieu en aucun cas à des affrontements".

"Depuis six ans, des réformes importantes ont été entreprises. Le changement illustre l'esprit du nouveau règne et il n'y a pas de raison qu'il ne concerne pas la Constitution (...). D'ailleurs, les recommandations du +Rapport sur le cinquantenaire+ insistent sur la réforme de la Constitution.

Celles de l'Instance équité et réconciliation aussi", a-t-il dit. Concernant les reports de voix de l'association Al-Adl Wal Ihsane (mouvement non reconnu) en faveur du PJD lors des législatives de 2002, M. El Othmani a fait remarquer qu'un "parti a besoin de tous pour gagner", tout en ajoutant que des accords avec ce mouvement ne sont pas actuellement à l'ordre du jour.

Invité en tant que psychiatre à analyser les visions d'Abdessalam Yassine, le secrétaire général du PJD a estimé que les rêves de Yassine "dénotent d'une certaine angoisse et un sentiment d'échec: on exprime à travers le rêve ce qu'on n'a pu accomplir dans la réalité". Quant aux changements que le Parti compte introduire en matière de moeurs, il a souligné que ces questions "ne doivent pas relever du gouvernement mais de la société elle-même". "Même lorsqu'il s'agit de fléaux sociaux comme la toxicomanie ou la prostitution, on peut légiférer mais les solutions réelles dépendent de la dynamique sociale, de la sensibilisation, de l'information et de l'éducation", a-t-il avancé. Sur ses différents déplacements et rencontres à l'étranger, le secrétaire général du PJD a déclaré que ces déplacements sont à l'initiative du parti, indiquant qu'il se rendra prochainement en France et aux Etats-Unis.
source MAP