De son vrai nom Ménouar Merabtène, Slim est né en 1945 à Sidi Ali Benyoub près d’Oran. Il est l'un des doyens des dessinateurs de l'Algérie indépendante. Bonne nouvelle : Bouzid est de retour en Algérie, plus de dix ans après sa disparition du paysage pictural. Bouzid, pour ceux qui ne le connaissent pas encore, est le héros tantôt cocasse tantôt pédagogue du dessinateur algérien Slim. Son esquisse apparaît pour la première fois en 1968 dans Moustache et les frères Belgacem , "le premier petit album BD de l'Algérie indépendante", dont les dessins sont des strips déjà parus dans Algérie actualité, souligne l’auteur. Bouzid s’appelait alors Mimoun. Mais il est officiellement né dans le quotidien gouvernemental el Moujahid dès juin 1969. "Avec Bouzid, j’ai eu tout de suite beaucoup de succès, car j’apportais un peu de fraîcheur dans un journal tendance langue de bois", confie Slim. D’ici la fin 2003, Bouzid nous reviendra par deux fois. D’abord dans un album sur l’Algérie pré-coloniale –entre 1800 et 1840-, en collaboration avec le cinéaste Theo Robichet qui se chargera du texte et de la collecte d’images réelles dénichées aux puces de Saint Ouen. Viendra également un album de nouvelles aventures dessinées, à l’occasion de l’année de l’Algérie en France, mais cette fois basé sur l’actualité : "Bouzid retrouve l’Algérie, il est éberlué…".
Parler de Bouzid, c’est un peu comme décrire tout le talent de son créateur polyvalent. En effet, Slim a plus d’une corde à son arc et s’il s’est essayé à l’image sous différents aspects, Bouzid y a chaque fois participé. De son vrai nom Ménouar Merabtène, Slim est né en 1945 à Sidi Ali Benyoub près d’Oran. Il a d’abord suivi les cours de l’Institut audiovisuel d’Alger avant de s’initier au cinéma d’animation comme stagiaire en Pologne en 1967. Dès son retour en Algérie, il réalise deux dessins animés, Un drôle de magicien et Gallal, gasba et dinars. Il enchaînera ensuite avec Bouzid et la superamine et Bouzid et le train en 1971 puis en 1983. Durant ce temps, son personnage principal s’est affirmé au travers de ces films ou dans le strip quotidien paru dans el Moudjahid. Et lorsqu’à la fin des années 80 sont nés de nombreux titres indépendants, Slim est passé de la bande dessinée au dessin de presse qui faisait par la même son apparition. En particulier, il a dessiné pour El Manchar, journal satirique de la première heure dont il a été l’un des créateurs.
Avec l’arrêt du processus électoral et le début de la tragédie des années 90, Slim quitte l’Algérie pour le Maroc. C’est là que naissent de nouveaux personnages comme Milouda qui jusqu’à présent illustre une page du magazine Femmes du Maroc. Apparaît également la couleur dans ses dessins, à la faveur des nouvelles technologies. Milouda est la version moderne de Zina, la compagne de Bouzid, disparu en 1992 pour un temps alors indéterminé. Slim pense retourner rapidement en Algérie mais sur place, la situation dégénère. Sans compter la tension jusqu’à la fermeture de la frontière entre son pays et le Maroc, ce qui le fera finalement partir pour la France où il est installé depuis. Que ce soit dans la BD ou le dessin de presse, "j’ai toujours considéré qu’il fallait parler aux gens de leur quotidien immédiat et j’ai donc collé à leur réalité", précise-t-il aujourd’hui. Etant entendu que "l’humour n’est pas l’insulte". Une chose est sûre, la vie de Bouzid et celle de son auteur vont de pair. Le chat de Bouzid et celui de Slim n’ont-ils pas étrangement le même air malicieux ?