La Médina est flattée d’être le 5ème média mondial à pouvoir interviewer le Roi Mohamed VI. Je ne peux que m’en réjouir et exprimer ma profonde gratitude à sa Majesté pour avoir accepté de m’accorder cet entretien. Ceci témoigne de la crédibilité de ce magazine que nous avons voulu fidèle à la réalité afin d’agir avec un esprit critique et constructif. Pourquoi l’interview du Roi Mohammed VI et pourquoi un numéro spécial sur le Maroc ?
Ce choix coïncide avec le retour estival des marocains résidant à l’étranger ; l’an dernier environ 1,5 million de nos concitoyens avaient regagné le pays pour renouer les liens avec leurs familles. Ce retour est de plus en plus accompagné d’une recherche d’investissements économiques et une volonté de faire profiter le pays du savoir faire accumulé dans les pays du Nord. Ce regain d’engouement pour le Maroc est dû à la nouvelle image que donne le Maroc de lui et la proximité de son Roi avec son peuple. La transition s’est accomplie sans heurts, et le Roi a su consolider davantage une confiance réciproque avec son peuple par des signes forts : respect des droits de l’homme, assainissement de l’administration, démocratisation de la vie politique…

Etonnant ce Maroc avec ses contrastes et sa pluralité, son caractère sociétal composite et sa communion et son attachement à son Roi, son respect de la tradition et son ouverture sur la modernité, ses craintes du futur et son espoir dans l’avenir. Le Maroc reste cet occident mal connu de nos concitoyens; les images que nous avons de lui à travers les banlieues et le prisme colonial nous emprisonnent dans une vision de paternalisme ou de négligence. D’énormes efforts ont été déployés pour l’édification d’une infrastructure susceptible d’améliorer le quotidien du marocain et permettre à l’investisseur une aisance dans son action.

Cependant, beaucoup reste à faire dans de nombreux domaines : tous les acteurs de la société ( y compris civile) doivent s’atteler à l’éradication de l’analphabétisme, la corruption, la paupérisation d'une frange de la population. Même si des signes encourageants sont de plus en plus visibles, (des spots publicitaires appelant au respect des valeurs ancestrales de respect, de justice, de responsabilisation et une culture de rigueur), la situation eu égard aux défis que le Maroc du 3ème millénaire doit relever, ne nous incite guère au répit. L’esprit de solidarité traverse toute la société marocaine. La société civile peut et doit jouer pleinement son rôle citoyen.

Artistes, artisans, intellectuels, hommes d’affaires, fonctionnaires…, une nouvelle génération émerge au Maroc pour donner un souffle nouveau. Le Maroc conjugue avec bonheur, tradition et modernité; fort de son génie millénaire, il foisonne de créativité.

Le Marocain est le lecteur le plus assidu du monde arabe. La pensée élaborée par ses savants, ses chercheurs reste malheureusement privée d’une mise en valeur. Le Maroc a besoin de valoriser ses vrais atouts de sérénité, de persévérance, de rigueur et de mettre au devant ses richesses humaines et culturelles pour réussir sa présence sur l’échiquier mondial avec son ancrage arabe, son enracinement africain et sa proximité européenne..
Le Maroc est capable d’inspiration et d’action. L’une conçoit le projet de société, l’autre l’accomplit. le Maroc nous le promet.