Trois millions de Marocains résident à l’étranger et gardent des liens solides avec leur pays, comme le montrent les 2,8 millions d’entrées en 2005 tout comme le transfert de près de 4,5 milliards de dollars. Ce lien, qui est d’abord affectif, se traduit aussi par des flux d’investissements. L’investissement des MRE au Maroc n’est pas irréversible car l’enracinement dans les pays d’accueil et leurs opportunités modernes d’investissements peuvent en inciter certains à rapatrier leur épargne du Maroc. Ainsi, l’un des moyens de pérenniser ces investissements est de les orienter vers les actions cotées à la Bourse de Casablanca.
Quelques préjugés sur la Bourse La Bourse n’est pas une recette miracle où les gains sont systématiques. Elle ne peut être comparée au casino et il est déconseillé aux personnes physiques non averties de spéculer ou de s’endetter pour investir en Bourse. Il faut accorder une importance primordiale aux valeurs fondamentales des sociétés et éviter de céder à l’euphorie ou à la panique des marchés. La réflexion actuelle sur l’investissement en Bourse est structurelle et n’est pas directement liée au bon comportement de la Bourse en 2006, avec près de 30 % de gains annuels.
Pourquoi donc investir en Bourse ? La Bourse a pris un poids considérable au niveau international, comme en témoigne la part significative des actions dans les investissements des fonds de pension anglo-saxons ou des ménages occidentaux. De plus, plusieurs économistes ont démontré que la Bourse fait partie des placements les plus performants sur un horizon à long terme. Ceci est aussi vrai au Maroc où, sur les dix dernières années, un investissement en Bourse aurait permis de générer un rendement annuel moyen de plus de 16 %. De même, un investisseur averti ou chanceux ayant placé son épargne en Bourse au début de l’année 2003, aurait vu son épargne progresser de plus de 155 % à fin avril 2006. Acheter une action équivaut à s’associer dans une affaire où, individuellement, cela n’aurait pas été possible. L’investisseur peut s’associer entre autre à une banque, à une mine ou à une cimenterie. L’un des attraits de la Bourse réside justement dans cette capacité de fédérer les épargnes individuelles et de réaliser de grands projets à forte intensité capitalistique, potentiellement rentables. La Bourse permet aussi de s’associer à des sociétés qui disposent de structures de gouvernance satisfaisantes, avec une information transparente, régulièrement fournie aux actionnaires et au grand public. Ceci permet d’éviter les inconvénients des petites affaires non cotées (café...), où la principale garantie est la relation de confiance développée avec le gérant-associé. Acheter des actions cotées permet de constituer un patrimoine liquide, facilement valorisé et transmissible. Sans oublier la possibilité de gérer son patrimoine sans se déplacer au Maroc. En effet, le MRE peut généralement exécuter des ordres d’achat et de vente à distance. Pour conclure, investir à la Bourse de Casablanca permet aux MRE de concilier plusieurs préoccupations dont la plus essentielle est la fructification de l’épargne dans des conditions satisfaisantes en terme de rendement, de liquidité et de sécurité. De plus, le MRE peut participer au développement économique de son pays en drainant son épargne vers des projets productifs, puisque plusieurs sociétés font appel à la Bourse pour financer des investissements potentiellement créateurs de valeur.

Fiche didactique
Les sociétés de Bourse marocaines agréées par le ministère des Finances ont le monopole d’intermédiation sur les titres cotés à la Bourse de Casablanca. Le CDVM (Conseil déontologique des valeurs mobilières), communément appelé le gendarme de la Bourse, veille à la régularité et à la transparence du fonctionnement de la Bourse. Cet organe de contrôle assure aussi le suivi de tous litiges opposant des parties tierces et les sociétés de Bourse. Monsieur X, Marocain résidant à l’étranger, veut investir en Bourse au Maroc. Il doit prendre contact avec une société de Bourse qui le conseillera en fonction de son profil. Ainsi, il pourra traiter directement avec la société de Bourse ou à travers son réseau de distribution (agence propre ou agence bancaire). Une fois la relation de clientèle formalisée, Monsieur X peut transmettre ses ordres d’achat ou de vente par simple fax ou tout moyen convenu d’avance avec son contact commercial. Dans tous les cas, Monsieur X doit régulièrement solliciter son contact commercial pour être informé, conseillé et guidé. De même, si Monsieur X est un investisseur non averti, il doit se faire conseiller par des entités professionnelles et bien définir ses objectifs de rentabilité, d’horizon de placement et de degré d’aversion au risque. Il faut absolument éviter de ne se faire conseiller que par des personnes dont la profession n’est pas directement liée aux marchés financiers marocains (pour donner un exemple concret : pour avoir un conseil juridique vaut mieux passer par un avocat que par un contact qui aurait des connaissances juridiques ou qui aurait déjà eu affaire à un avocat). Monsieur X peut aussi investir indirectement en actions, à travers les OPCVM (organisme de placement collectif en valeurs mobilières) gérés par des sociétés de gestion. Dans ce cas, il contacte une société de gestion qui le conseillera et le guidera. La liste des différents intervenants est consultable sur le site de la Bourse www.casablanca-bourse.com