Au Maroc se sont des MRE (Marocains Résidant à l’Étranger), en Europe se sont des immigrés ou des beurs, et eux alors ? Ce sont tout simplement des Marocains, des Maroco-européens ou des citoyens qui aspirent à être chez eux ici et là-bas. En Europe, on leur demande de s’intégrer, au Maroc, on les sollicite à rester attachés à leur pays d’origine et à y venir investir. La majorité d’entre eux envoient de l’argent à la famille restée au pays et viennent chaque année lui rendre visite. Les MRE qui investissent au Maroc le font pour plusieurs raisons : choix économique, culturel, affectif, ou tout cela en même temps. Cette diaspora est vitale pour le Maroc. Ce pays le sait et fait des efforts pour identifier leurs besoins et faciliter leur investissement. La première génération de MRE investissait dans l’immobilier, le petit commerce et dans la région d’origine. Le Maroc d’aujourd’hui a une politique ambitieuse pour favoriser l’essor de son économie. Le profil des nouveaux investisseurs a évolué. Ils sont plus jeunes, plus ambitieux avec des projets novateurs et s’intéressent à des secteurs qui vont du tourisme, aux nouvelles technologies en passant par la finance, l’agriculture, les travaux publics ou le développement durable. Ces investisseurs montrent du courage à surmonter les obstacles administratifs ou les difficultés culturelles qu’ils peuvent rencontrer sur leur chemin. Avec la globalisation et la libéralisation des échanges, le défi est de proposer une politique d’envergure pour attirer de plus en plus d’investisseurs qui viennent de l’étranger et particulièrement les membres de la diaspora marocaine. Celle-ci n’est pas homogène. Entre la première génération et celles d’après, ce n’est pas la même perception ni les mêmes exigences. Le point commun entre elles est généralement l’attachement à son pays d’origine, donc au besoin de venir s’y ressourcer. Puisque cette diaspora est plurielle, il est plus judicieux de lui proposer un traitement, presque à la carte, avec des constantes, à savoir lui faire ressentir l’attachement du Maroc pour ses enfants d’ailleurs, anticiper l’évolution des besoins et services que ses membres attendent à l’étranger ou au pays et y répondre. Mais surtout instaurer un climat de confiance où elle sentira que son investissement participe autant à l’épanouissement personnel qu’à l’aide au développement du Maroc. Le développement, entre confiance et investissement La confiance n’est pas un concept vain. Il ne s’agit pas pour l’investisseur MRE d’avoir un traitement de faveur, mais simplement une transparence et une simplification des différentes procédures et, surtout en cas de litige, pouvoir compter sur un traitement équitable de son dossier. Cela passe aussi par une politique audacieuse et une vision anticipatrice en termes d’opportunités et de nouvelles niches d’investissement. L’investisseur, se sentira accompagné, soutenu et surtout non handicapé par son origine, sa culture ou ses spécificités. Le temps où l’image du MRE n’était autre qu’une caricature simplificatrice est révolu. Ayant vécu ou grandi en Europe ou ailleurs en Occident, il a appris à faire des efforts pour intégrer son environnement et surtout des méthodes de gestion moderne. Le nombre non négligeable de MRE impose de ne pas les écarter de la vie politique, économique ou culturelle de leur pays d’origine. Le défi du Maroc d’aujourd’hui, est de ne pas reproduire les erreurs commises depuis les années soixante dans la gestion des besoins des MRE. La forte et neuve diaspora marocaine en Espagne et en Italie, par exemple, est une chance pour le Royaume, afin de proposer perspectives audacieuses, conditions optimales et créer de la confiance pour attirer l’investissement, le perpétuer et surtout l’intégrer dans l’élan de progrès et de développement que connaît le Maroc d’aujourd’hui.