Belges entre guillemets
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- Écrit par SEZAME
- Catégorie : Dossier, les enjeux de l'intégration
L’islam est-il soluble dans le Mecca-Cola? Marché de la culture islamique et nouveaux supports de religiosité en Occident… Tel est l’intitulé de la conférence organisée par le Centre interdisciplinaire d’études de l’islam dans le monde contemporain (CISMOC), le 13 décembre dernier, à l’université catholique de Louvain. Amel Boubekeur, doctorante en sociologie à l’EHESS dont la thèse porte sur les nouvelles élites islamiques en Europe, présentait « une partie de ses recherches sur la nouvelle culture de la consommation porteuse de signes islamiques, montrant combien les musulmans d’Europe cherchent à redéfinir leurs aspirations politiques à travers la constitution d’une nouvelle identité islamique, à la fois urbaine et occidentale. Il est sûr qu’après avoir écouté l’exposé de Amel Boubekeur, on ne peut s’empêcher de s’interroger sur la signification de la multiplication d’objets à connotation musulmane. Chaque objet a son impact, le voile étant leader en la matière par ses stéréotypes et ses préjugés. Suivent alors le label halal, incontournable graphie (plus que le sens exégèse même du terme) qui orne les rues commerçantes de nombreux quartiers dits multiculturels, puis toute la gamme de produits dits à connotation islamique : Mecca-Cola, charcuteries, chapelets, CD-ROM, livres (à foison !), etc. Pour certains cela rime à une généralisation de l’islam (c’est la formule douce du fameux « fascisme vert »), d’autres y voient une banalisation pure et simple du fait religieux musulman, presque un abus, en vue d’une désacralisation de l’essence même d’une religion inculte en terres occidentales ! En tous les cas, cela ne laisse pas indifférent, le débat ne part que de plus belle, et l’avenir ne peut se faire sans cette présence musulmane plus que jamais confirmée en Occident.